- MADRAS
- MADRASMADRASUne des principales villes de la république de l’Inde avec Bombay (Mumbai), Delhi et Calcutta, Madras comptait 3 841 000 habitants lors du recensement de 1991 (5 420 000 hab. pour l’agglomération). C’est à partir de Madras, troisième comptoir britannique devenu capitale, qu’étaient administrés les territoires coloniaux de l’Inde du Sud. Depuis l’indépendance de l’Inde, Madras est devenue capitale du Tamiln d, le principal des États de l’Inde méridionale, le plus actif et sans doute le plus soucieux de son autonomie en face du pouvoir central de New Delhi.Contrairement à celui de Bombay, le site de Madras n’offrait pas d’avantages exceptionnels pour l’établissement d’un comptoir; une plaine basse se terminant sur la mer par d’immenses plages, à peine interrompues par l’embouchure de la Cooum, médiocre fleuve côtier. Très vite, il fallut construire une longue digue pour créer un port. On chercha longtemps un site de comptoir le long de cette côte sud-est où il importait de prendre pied. Le choix de Madras fut presque l’effet du hasard, et ce fut la victoire britannique sur la France, et non les avantages du site, qui assura son essor aux dépens de Pondichéry, toute proche.Madras est une capitale administrative et économique, un port (25,2 millions de tonnes de trafic en 1992), mais aussi une ville industrielle. L’industrie est très variée, mais le textile, le cuir et la métallurgie de transformation y tiennent une place particulière. C’est à Madras que le gouvernement fédéral a encouragé l’implantation de quelques-unes des plus importantes usines d’automobiles, de construction de matériel ferroviaire et d’équipements électriques de l’Inde. La pétrochimie est devenue importante.La ville a un centre très typique des anciens comptoirs: l’ancien fort (fort Saint George) est devenu le premier quartier d’affaires; la vieille ville indienne le borde immédiatement (quartier de George Town) et le port est à proximité. De grands espaces militaires peu construits aèrent les abords du centre. Les quartiers industriels se sont développés vers le nord et le nord-ouest, le long de la voie ferrée Bombay-Madras. Au sud, un axe commercial et bancaire s’étire le long de Mount Road, créant ainsi un deuxième quartier d’affaires. Tout autour, une constellation de villages urbanisés, avec leurs maisons basses à colonnes, forment un ensemble hétéroclite. Madras porte les traces habituelles de la pauvreté indienne, moins nettement toutefois que Bombay ou Calcutta. Elle est une grande métropole culturelle et universitaire (université, nombreux instituts techniques).• 1797; du n. d'une ville de l'Inde1 ♦ Étoffe à chaîne de soie et trame de coton, de couleurs vives. Robe, mouchoir de madras.2 ♦ Par ext. Mouchoir, fichu de madras; ce mouchoir noué sur la tête servant de coiffure. ⇒ foulard. « un joli madras négligemment noué sur sa tête à la manière des créoles » (Balzac).madrasn. m.d1./d étoffe légère à chaîne de soie et trame de coton de couleurs vives, tissée d'abord à Madras.d2./d Coiffure faite avec cette étoffe, portée par les Antillaises.————————madrasv. de l'Inde, sur la côte de Coromandel; cap. de l'état de Tamil Nadu; 3 795 000 hab. (4e aggl. urb. de l'Inde). Port; industries textiles.— Premier établissement anglais aux Indes (1639). Elle fut prise ou assiégée plusieurs fois par les Français.— Centre universitaire. Musée (art dravidien).⇒MADRAS, subst. masc.TEXT. Étoffe à chaîne de soie et à trame de coton, de couleurs vives. Les étoffes négligées, pour robes, sont: (...) le taffetas à petites rayures, le madras, la mousseline de laine (Femmes, mai 1849, p. 158). Des jeunes filles, à mes pieds, vendaient les percales, les châles, les madras, les bas de coton écru (ARNOUX, Paris, 1939, p. 97).— P. méton. Pièce de cette étoffe utilisée comme foulard, fichu, cravate ou mouchoir. Après avoir entouré son cou d'un madras, couvert sa tête grisonnante d'un grand chapeau de paille, il sortit de sa dunette (SUE, Atar-Gull, 1831, p. 2). Il porte une veste d'un beige très clair, laineuse, flottante, et, autour du cou, un madras à fond rouge, qui lui fait un teint blême (MARTIN DU G., Notes Gide, 1951, p. 1394).♦En partic. Coiffure formée d'un fichu de cette étoffe noué sur la tête. Leur coiffure [des Bordelaises] est très originale; elle se compose d'un madras de couleurs éclatantes posé à la façon des créoles (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p. 9). Elle était coiffée d'un vieux madras jaune enroulé autour de sa tête et noué sur la nuque à la façon des Arlésiennes ou des Génoises (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 265).Prononc. et Orth.:[
], [-
]. Att. ds Ac. dep. 1835. Sans [-s] ds LITTRÉ, DG, MARTINET-WALTER 1973 [-
-]/[-a-] (9/9), [-s] / sans [-s] (14/4). Étymol. et Hist. 1. 1797 «étoffe dont la chaîne est de soie et la trame de coton» (s. réf. ds BL.-W.2-5); 2. 1798 «mouchoir de madras» (Pièces d'Orgères, II-1-100, r° 4: un mouchoir de col, appelé madras); 3. 1812 «coiffure formée d'un foulard de madras» (JOUY, Hermite, t. 2, p. 33). De Madras, nom d'une ville de l'Inde où cette étoffe était fabriquée. Fréq. abs. littér.:63.
madras [madʀɑ; madʀɑs] n. m.ÉTYM. 1797; nom d'une ville de l'Inde où l'on fabriquait cette étoffe.❖1 Étoffe à chaîne de soie et trame de coton, de couleurs vives. || Robe, mouchoir de madras.➪ tableau Noms et types de tissus.2 (1830). Par ext. Mouchoir, fichu de madras; coiffure faite avec ce mouchoir noué sur la tête. ⇒ Foulard. || Le madras traditionnel des Antillaises.0 Ses cheveux noirs s'échappaient en grosses boucles d'un joli madras négligemment noué sur sa tête à la manière des créoles.Balzac, Gobseck, Pl., t. II, p. 632.
Encyclopédie Universelle. 2012.